Vers les musiques expérimentales !

Quand j’étais un jeune blanc bec, 

j’écoutais du rock plutôt classique : Doors, Dylan (Dylan, je l’avais perdu de vue et d’oreilles avant d’y revenir en force), Pink Floyd, Mama Béa, des groupes Punk, Bowie et bien d’autres…

Et puis, il y a eu en 1981, lors de ma première année d’Objecteur de Conscience (il n’y a pas de hasard) la rencontre avec Philippe, (Philippe Caraguel que deviens-tu ?), objecteur lui aussi, Philippe camarade d’idées et de partages. 


Et avec Philippe des découvertes, des horizons musicaux que j’avais ignorés et délaissés, le Jazz et la musique classique et le rock oblique.


Le jazz

avec Coleman Hawkins m’a vite orienté vers Mal Waldron vu en concert dans une petite salle enfumée, Coltrane et le Free-Jazz (l’expérimentation musicale n’est pas loin)

Le Rock qu’on va dire oblique avec des groupes et des artistes étranges : Art Bears, The Residents.

La musique classique avec des concerts à la Halle aux grains de Toulouse, Kurt Masur, le Gewendaus de leipzig et Chostakovitch, et Mozart et son requiem. 


Et la musique expérimentale dans tout ça ? On y vient, j’y viens tout doucement, presque naturellement. On va être honnête aussi, je n’en n’écoute pas tous les jours, question d’envie, d’état d’esprit du moment.


Avec la musique classique, ça a commencé avec :


Le Sacre du Printemps de Stravinski, dirigée par Pierre Boulez. Œuvre magistrale qui a fait scandale à l’époque en 1913. Scandale parce que brutal, dissonant ! Les oreilles chastes des bourgeois de l’époque ont saigné à flot. Et puis une œuvre dirigée par Pierre Boulez, il est arrivé un moment ou il a bien fallu s’intéresser à ce Pierre Boulez. Mais c’est une autre histoire.


Très différent, il y a eu aussi cette Nuit Transfigurée d’Arnold Schœnberg. Une œuvre de jeunesse, certes, encore marquée par Brahms ou même Wagner, une œuvre composé bien avant sa période dodécaphonique, mais qui pourtant allait déjà au-delà des conventions de l’époque. Pas encore atonale, cette Nuit Transfigurée reste encore dans les limites de la tonalité, mais elle annonce déjà la révolution à venir.


Un autre CD, The Canticle of the Sun de Sofia Gubaidulina a été aussi une étape supplémentaire. Compositrice « Soviétique », un cinglant reproche des autorités d’être engagée « sur le chemin de l’erreur », et l’encouragement de Chostakovitch « je veux que vous progressiez le long de votre chemin d’erreur » ! Une belle œuvre, concerto pour violoncelle, crépusculaire et abstraite.


Et coté rock ?

Parce que oui, le rock aussi amène par des chemins détournés à la musique expérimentale ! 


Toujours l’influence de l’ami Philippe, deux groupes m’ont ouvert les oreilles à une autre vision du rock.


Le premier :  Art Bears, avec l’album Hopes and Fears (en 1978). Fred Frith, Chris Cutler et Dagmar Krause, pour un album musicalement très avant-gardiste, une musique tortueuse, combative (pas pour rien que Art Bears a fait parti du mouvement Rock in Opposition,) la voix de Dagmar Krause hantée, parfois chancelante. De fortes couleurs folk mais aussi des bricolages plus d’apprentis sorciers du son que musiciens. Un album fort, expérimental que j’ai mis du temps à retrouver, miracle, dans un bac de vide-greniers !


Et puis The Residents, dont les albums vinyles (4 albums achetés entre 83 et 88) m’ont jamais quittés ma vinylethèque. Et pour illustrer cette chronique, l’album Mark of The Mole, une vision sombre, qui pourrait illustrer le roman d’HG Wells la machine à remonter le temps avec les Morlock et les Warlock, un album flippant (oui flippant, il m’est arrivé d’avoir la pétoche en l’écoutant le soir dans mon appartement toulousain et le vent qui soufflait dans les coursives de l’immeuble de la cité du Mirail)! The Residents, un groupe mystérieux, entre avant-garde, expérimentations sonores, parodies et délires  musicaux. 


Voilà donc les quelques albums qui ont contribué à former presque en douceur mes oreilles à ces musiques expérimentales. Et puis, il y a eu à partir de 2008 le retour du vinyle, la fouille des bacs de vide-greniers et des trouvailles d’albums de musiques expérimentales :Xenakis/Jean-Claude Eloy/François Bayle/Gilbert Amy et quelques autres. Mais c’est une histoire pour d’autres épisodes.


Joseph…

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