Kole Galbraith : entre bourrasques, bourdons stratosphériques et crépitements


Mon premier article sur un artiste... Alors c'est une première ?! Oui, et qui plus est dans un genre musical que je commence à explorer dans ses représentations des plus retranchées, voire obscures. C'est osé, mais comme disait Alain à Joséphine... Bref, c'était pour me chauffer les neurones du dimanche matin, et introduire le sujet de façon volontairement maladroite, voire expérimentale.

Oui, mon premier article... sur Kole Galbraith, c'est périlleux. C'est donc avec le casque audio sur les oreilles, en écoutant son live du 24/7/2017 au Royal Room de Seattle, que je m'en vais risquer ma plume.

Là où certains ne jurent que par la virtuosité d'un solo de guitare endiablé, d'autres la recherche dans le placement intentionnel et attentionné d'effets Larsen, de cordes saturées, de feed-back, et d'objets percussifs d'origine parfois mystérieuse. Mes écoutes "schizophréniques" me faisant apprécier les deux.

Car oui, au-delà des expérimentations sonores issues d'instruments et objets de toutes natures (crépitements, voix inquiétantes, barres d'acier, guitares et basses saturées, microphones sous le vent, onduleurs et modulateurs, etc.), c'est avant tout l'absence de signature rythmique qui pourra déstabiliser les auditeurs disciplinés au "click" métronomique et conventionnel des enregistrements de studios passés, présents et probablement à venir.

Une absence de signature rythmique... : non solum, sed etiam... 

Le constat a priori d'une absence de mélodie et d'harmonie de cette musique pourra également rebuter les oreilles non averties. Mais il n'est pas certain que ces deux composantes musicales ne soient vraiment absentes (tout au moins l'une des deux). Car, là où il y a effet Larsen, la note harmonique se fait entendre à une ou plusieurs octaves ; traduisant ainsi l'intervalle de fréquence, et donc a minima l'harmonie.

Mais, trêve de théories asséchantes, et laissons place à l'ambiance musicale que propose Kole Galbraith pour nous enjoindre à un voyage au travers de peintures sonores. 

Des images apparaissent au-delà des sons, indubitablement. 

Mais, si cette musique peut se suffire à elle-même les yeux fermés, c'est en superposition avec des images de notre réalité qu'elle peut en transformer la perception.

Certains voyages débutent dans une bourrasque sonore s'amenuisant progressivement pour laisser place à une voire deux notes bourdonnant dans un feed-back stratosphérique apaisant ; ceci par retraits successifs de couches sonores. D'autres voyages proposent l'inverse. D'autres font régner une ambiance particulièrement oppressante, et digne de films d'épouvante tournés dans un village reculé des plaines états-uniennes. 

Kole Galbraith est originaire de l'état de Washington (Wenatchee). Il s'est installé à Seattle après avoir voyagé en Allemagne, au Mexique, et en Autriche. C'est au gré de ses voyages qu'il s'est immergé dans la musique expérimentale, depuis ses influences allant du free-jazz au métal, en passant par la harsh noise.

Ses albums offrent jusqu'alors un univers homogène, mais en progression, et reconnaissable parmi ses pairs. Ils sont proposés sur cassettes audio, selon des pressages très limités leur conférant le statut de reliques sacrées une fois le stock épuisé.

Matt Thephires      


 


Commentaires

  1. Ben mon gars, ça commence bien 👍🏼 ! Mais bon, en cassettes, j'ai pas les outils adéquates pour en écouter !

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    1. ah les cassettes, un lecteur à 20 balles chez cash et c'est parti !

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    2. Je sais bien que ça vaut pas grand chose, mais bon, j’ai déjà du mal à écouter tous les CD et vinyles que j’achète alors s’il faut rajouter les K7, c’est la fin !

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    3. Ne m'en parles pas, idem... du haut de mes centaines et centaines de références CD, je n'en verrai pas le bout d'ici ma retraite, qui visiblement tend à s'éloigner au fur et à mesure, mais bon, je ne compte pas trop dessus, soyons un peu réaliste ;-) (carpe diem, oh Capitaine, mon Capitaine !)

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    4. Là, j'ai 14 albums vinyles en attente, dont certains acheté il y a plus de 3 mois !

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    6. Bah, j’essaye de me raisonner, j’ai quand même acheté 20 albums vinyle en janvier ! Pff ! Bon, j’ai revendu un lot (environ 150) à un ami disquaire itinérant, histoire de faire de al parce, des trucs que je n’écoute plus du tout ! Et c’est pas fini.

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    7. Pareil, j'échange pas mal avec mes deux disquaires pour financer mes achats, et je dois te l'avouer, ce n'est pas délirant comme démarche, et plutôt économique même (vu que je suis un diggueur dans l'âme depuis plus de 15 ans, je chope des références à pas grand chose (et, j'en garde certaines d'ailleurs... bon, des fois dur à s'en séparer)... je pense que nous trouvons un intérêt réciproque à cette démarche avec les disquaires. Avec un regret une fois sur quinze d'avoir refourgué certains disques, mais bon, dans l'absolu...

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